Lors de ma première grossesse en 2006, je n’avais aucune idée de ce qu’impliquait un accouchement. Oui je m’étais préparée: j’avais fait des lectures, j’avais suivi un cours de yoga et j’avais rédigé un plan de naissance. Je me sentais prête. J’avais hâte, mais en même temps j’étais terrifiée à l’idée que j’allais devoir donner naissance. Bien sûr, j’étais entourée d’un conjoint très présent, mais il était lui aussi autant sinon plus terrifié que moi (mais ça il ne l’avouera jamais)! Par contre, je savais que personne ne pourrait venir prendre ma place en cas de fatigue ou de découragement. J’allais devoir y arriver moi-même et ce, jusqu’au bout!
Heureusement, le moment venu, tout c’est magnifiquement bien passé. Je suis de celles qui sont terriblement inconfortables lorsqu’elles sont enceintes, mais qui donnent naissance aisément. Après 6 heures de travail, nous tenions dans nos bras une petite cocotte en pleine santé. Suite à ce moment magique – mais très intense -, je me suis mise à réfléchir au fait que je n’avais rien essayé de ce que j’avais indiqué sur mon plan de naissance. D’un autre côté, tout avait très bien été… Alors j’ai simplement gardé mon plan en souvenir.
En 2008, me voilà de nouveau enceinte avec tout autant d’inconfort! Je me surprends moi-même à ne pas avoir peur du jour de l’accouchement, mais plutôt à avoir très hâte. À avoir hâte de faire ce voyage qu’est l’accouchement. C’est donc avec le sourire, mais sans grandes attentes que j’ai rédigé un second plan de naissance. À ce moment que je me suis rendu compte que le simple fait d’écrire m’aidait à lâcher prise. Lâcher prise sur les craintes et les doutes restants, car un accouchement est sans aucun doute le plus grand lâché prise que nous puissions faire dans notre vie. On ne contrôle rien! On accompagne notre bébé dans son voyage inaugural en espérant que les vagues ne soient pas trop fortes…
Dans un plan de naissance, on écrit ce que l’on espère, ce que l’on souhaite. Il ne faut pas voir ce bout de papier comme un contrat avec l’équipe hospitalière. Car le moment venu, ce ne serait pas de se rendre service que de vouloir affronter le personnel à grands coups de requêtes. Il faut voir ce plan comme une carte pleine de sentiers qu’il faut être prêt à emprunter pour connaître une fin heureuse: l’arrivée de notre bébé. Il faut se donner des options, des alternatives et des outils, car sinon nous pourrions être déçus du chemin parcouru.
En terminant, j’aimerais donc recommander à chaque futur couple d’écrire ne serait-ce que quelques lignes pour tenter de planifier cet événement qui restera toujours… implanifiable! Au mieux il vous guidera durant la naissance et au pire vous ferez comme moi et vous le rangerez dans la boîte à souvenirs de votre enfant. Mais au moins, vous aurez été proactif dans la préparation de la naissance de votre petit trésor.
Émilie Turcotte